Face à la surpopulation de l’Île-de-France et l’engorgement croissant des réseaux de transports, de nouveaux usages urbains voient le jour : favoriser la démobilité pour permettre aux habitants de travailler, consommer et vivre dans le même quartier. C’est le cas à Champigny-sur-Marne où la réinvention du cœur de ville doit permettre à ses habitants de vivre sans avoir à rejoindre Paris, une stratégie d’archipel pour redonner place au quartier, au village et à la ville. Découvrez le projet « Dôme des Bords de Marne ».
Avec plus d’1,8 millions d’actifs qui travaillent chaque jour à Paris, la capitale devient de plus en plus inaccessible au logement. L’Est parisien est donc devenu un territoire clé dans le remodelage de l’Ile-de-France et du Grand Paris. Avec ses 14 communes étendues sur 72km², l’enjeu est d’investir les espaces intelligemment pour faciliter la vie des habitants en créant un cadre de vie idéal, et sans saturer les réseaux de transports.
C’est le cas du projet de rénovation du cœur de ville de Champigny-sur Marne : quartier parmi les moins denses de la ville, il proposait un nombre insuffisant de bureaux et de commerces à une population grandissante. Le futur quartier se devait donc d’attirer bien plus d’usagers et de recréer une vraie dynamique. C’est tout le sens du projet de rénovation du centre-ville porté par l’architecte Christian Plateau (Cap Architecture) et OGIC.
Remettre la place Lénine au centre de la ville de Champigny-sur-Marne
La place Lénine, centre névralgique de la vie campinoise, est un véritable symbole avec sa grande place. Elle accueille plusieurs fois par semaine le marché de la ville, qui sera, bien sûr, toujours d’actualité dans le futur projet.
Avec ses 158 logements et ses multiples commerces, la rénovation du cœur de ville de Champigny-sur-Marne est sans conteste un des grands projets de l’Est Parisien. Repenser la circulation, le stationnement, et la manière dont sera vécu ce centre-ville pour tous les habitants de Champigny, c’est tout le défi qui s’est posé à OGIC.
Pour y parvenir, une conviction : « Ce sont les lieux qui doivent s’adapter aux habitants, pas le contraire », selon Romain Ferré, Directeur Régional de l’Île-de-France Est chez OGIC. « Les écouter, leur laisser une marge de créativité pour que chacun puisse s’approprier les espaces, est essentiel ». Dans un projet comme celui-ci, il est primordial de repartir des usages, d’observer les comportements, les modes de vie et habitudes, pour que le projet corresponde aux besoins présents et futurs de tous les habitants.
Pour réussir la requalification du centre-ville et de la place du marché, l’Atelier Cap Architecture propose un découpage volumétrique des façades qui permet de séquencer le front urbain et d’assurer une gradation des hauteurs avec le tissu pavillonnaire voisin. Les façades sont travaillées avec des matériaux traditionnels nobles : pierre de teintes variables, briquette de parement, enduit avec polychromie variable, brisis en tuile et ardoise, zinc et menuiseries en bois.
L’ensemble immobilier sera construit entre les rues Albert-Thomas, Carnot, le marché et la place Lénine. L’îlot Verdun sera édifié à l’est de la place Lénine, en bordure de la zone pavillonnaire sur l’actuel parking. Un quartier plus apaisé donnant sur la Marne en contrebas. Outre les logements, on y trouvera le centre municipal de santé et bon nombre de commerces.
Un cœur-de-ville « toutes consommations » conjuguant bureaux, habitations et commerces
Dans cette logique d’écoute des usages, les élus locaux autant que les promoteurs ont vu émerger un nouveau besoin : la démobilité, c’est-à-dire le souhait des habitants d’être moins mobile.
Les urbains ne veulent plus passer des heures dans les transports en commun !
La clé pour répondre à ce défi : privilégier la mixité urbaine. Le centre-ville de Champigny-Sur-Marne a été imaginé comme un lieu toutes consommations conjuguant vie professionnelle, habitations et commerces. Pour Romain Ferré, « L’objectif de ces opérations mixtes est de faire émerger et de co-construire des projets urbains innovants et ambitieux au cœur du grand Paris ».
Pour aller plus loin, dans la ligne de l’engagement d’OGIC pour des villes plus solidaires, ce nouveau cœur de ville proposera de nombreux espaces de rencontre entre les différents occupants : jardins communs, carrés potagers ou encore aire de compostage.
Un projet qui redonne toute sa place à la nature et aux mobilités douces
Le projet ambitionne à la fois de « proposer des bâtiments qui ont de grandes qualités architecturales tout en accordant un soin tout particulier à la végétalisation des espaces et à la biodiversité urbaine » explique Romain Ferré à propos du programme, qui vise l’obtention du label Biodivercity et fait appel à un écologue pour préserver certains végétaux préexistants.
Pour favoriser le bien vivre, créer un lieu où la voiture se sentirait de trop, la place Lénine passera donc d’un ruban goudronné à un espace arboré en partie piéton où la mobilité douce retrouvera sa place. Les parkings disparaitront en souterrain pour accentuer cet effet tout en compensant le manque de stationnements que le projet pourrait engendrer.
La proximité de la Marne était jusqu’alors un atout sous-exploité par la ville : de grandes terrasses associées à l’architecture en gradin épouseront les dénivelés, ouvrant la vue sur le canal. Vues sur la Marne, jardins suspendus, balcons, loggias, terrasses privatives et collectives, double-orientation, tout a été pensé pour vivre au grand air en toute convivialité.
Pour les futurs habitants, la grande majorité des appartements bénéficiant d’un espace extérieur, sont traversants ou à double orientation, avec de nombreuses surfaces vitrées pensées pour faire entrer la nature dans le quotidien : près de 80% des logements auront vue sur la verdure.
Pour veiller à l’innocuité pour le vivant, une réflexion sur le vitrage, les ouvertures et les vitrines commerciales est menée pour limiter les risques de collision des oiseaux avec le bâti – et le projet proposera des aménagements favorisant l’accueil de la faune avec notamment des nichoirs à hirondelles, ainsi que des trames vertes, véritables corridors biologiques, en continuité entre les bâtiments et les espaces publics.
Un vrai atout pour la biodiversité urbaine jusqu’au cœur de Champigny-sur-Marne.
