Émergence Lafayette
Pour des villes plus humaines, favorisons la mixité urbaine
La mixité réinvente la ville, efface ce qui nous sépare et imagine un futur partagé. Telle a été notre conviction sur le projet Émergence Lafayette à Lyon, pour la construction d’un nouvel îlot à la Part-Dieu, l’un des quartiers d’affaires les plus dynamiques de France. Réinsérer du logement dans une zone tertiaire, reconnecter développement économique et social et faire se rencontrer une mixité d’habitants : notre projet dessine une ville en mouvement, qui sait s’adapter aux besoins de celles et ceux qui y vivent.
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de centre diocésain et d’espace de coworking
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de bureaux
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logements en résidence sociale jeunes actifs
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logements en accession dont 11 à prix maîtrisés
Aucun texte ne définit la mixité urbaine, aucun sociologue, aucun philosophe, mais elle est au cœur des débats lorsque l’on évoque la ville de demain. Aujourd’hui, nos villes sont éclatées dans le temps et l’espace, avec des quartiers souvent monofonctionnels, qu’ils soient résidentiels, commerciaux ou tertiaires : « Nous nous retrouvons avec un endroit pour nous amuser, un autre pour travailler et un autre pour dormir », regrette Luc Gwiazdzinski, sociologue et spécialiste du chrono-urbanisme.
« Sur des espaces urbains de plus de 4 kilomètres, cela contraint les habitants à se déplacer d’un îlot à l’autre pour répondre à un besoin. » Le résultat ? Saturation des réseaux de transport, quartiers entiers vides à certaines heures et, pour les urbains, l’inconfort d’une vie sous tension, une course permanente pour tenter d’articuler vie personnelle et professionnelle.
Recréer de la mixité urbaine, c’est aussi recréer du temps et, ainsi, contribuer à améliorer le bien-être des citadins !
Avec DENTRESSANGLE, animés par cette conviction, nous avons conçu le complexe urbain Émergence Lafayette, un ensemble de 3 bâtiments qui ont été pensés avec la mixité comme objectif : habiter, travailler, vivre, nous avons voulu créer un lieu qui répond à tous les besoins et permet de ralentir un peu au cœur de la ville.
Reconnecter un quartier à la ville par la mixité des usages
Conçu pendant les Trente Glorieuses, mais lancé en pleine crise, le quartier d’affaire de la Part-Dieu se développe lentement malgré l’édification du centre commercial (1975), du « Crayon » (1977) et de la gare (1983), deux ans après l’arrivée du TGV. En dépit de son dynamisme économique, l’urbanisme sur dalle alors en vogue (comme à la Défense) et le côté monofonctionnel en font un quartier peu agréable, minéral, coupé du reste de la ville, et surtout désert en dehors des horaires de bureaux et des commerces.
Face à ce constat, la Métropole et la ville de Lyon initient le projet urbain « Réinventons la Part-Dieu », piloté par la SPL Lyon Part-Dieu. Dans ce contexte, le projet proposé par OGIC et DENTRESSANGLE avec Sud Architectes, ITAR Architectures et Wilmotte et Associés, redessine l’entrée nord du quartier avec 3 bâtiments qui longent les limites de ce terrain trapézoïdal, propriété de la Métropole et de la SNCF.
« Pour cela, nous avons créé un îlot de vie multifonctionnel et attractif de jour comme de nuit en plaçant les occupants au cœur de notre réflexion », explique Yvan Cartal, directeur de programmes chez OGIC. Ce projet multifonctionnel permet aux occupants d’habiter dans l’un des 138 logements, de travailler dans l’immeuble de bureaux, de vivre en profitant de commerces et de services, mais aussi de s’y recueillir dans le centre diocésain et sa chapelle. Afin de créer de l’harmonie sur cet îlot mixte, les 3 architectes se sont coordonnés pour recréer une unité visuelle, ludique et cohérente, à travers l'emploi du béton et le motif des lignes verticales commun à tous les immeubles.
La polyvalence urbaine densifie la ville, mais elle permet aussi de créer des croisements et des rencontres. Notre conviction, c’est que la mixité des usages est un levier puissant pour encourager la mixité sociale.
Mixité sociale : faire se rencontrer une diversité d’habitants
Le premier objectif de cette mixité était à la fois simple et original : ramener l’habitant au cœur de ce quartier d’affaires, à travers deux bâtiments favorisant une vraie diversité sociale. « Tout l’îlot est pensé pour promouvoir une mixité de public, en imaginant de véritables parcours de vie en son sein », explique Alexis Beillard, responsable de programmes chez OGIC.
L’immeuble Émergence est la partie résidentielle de ce complexe urbain et propose, outre des commerces en rez-de-chaussée, 91 logements dont 11 en prix maîtrisés. Tous ont été conçus dans un souci de confort, d’agrément et d’usage avec des circulations optimisées, des espaces de vie spacieux et des ouvertures sur l’extérieur. « Nous voulions créer une respiration urbaine, un paysage qui se révèle inattendu et intime offrant aux habitants fraîcheur et sérénité. Les appartements se prolongent en de généreux balcons filants rythmés par une trame verticale », explique Ingrid Taillandier, architecte sur le projet. Bâtie à l’angle du cours Lafayette et de la rue de la Villette, cette tour de 57m bénéficie d’un ensoleillement et d’une luminosité rares en ville en plus d’offrir à ses habitants des vues imprenables sur la ville.
Sur la rue de la Villette, une résidence sociale de 47 logements comprend des appartements allant du studio au T4 dans le cas des colocations. Elle est portée par le bailleur social EHD (Entreprendre pour Humaniser la Dépendance) ainsi que l’association Œuvre du Bon Pasteur, qui travaillent ensemble pour favoriser l’accession des jeunes de 18 à 30 ans en situation de précarité à un logement autonome. Cette résidence sociale est destinée à plusieurs profils :
- Familles monoparentales
- Jeunes sortis de l’Aide Sociale à l’enfance
- Étudiants boursiers
- Jeunes en situation de précarité
En plus d’aider ces jeunes à se loger, la résidence propose de véritables services autour de l’intégration en employant des travailleurs sociaux aux côtés des résidents et en organisant avec le partenariat du diocèse des évènements autour de l’emploi.
Et justement, le socle actif a été pensé pour créer à l’échelle de l’îlot des croisements favorables à l’emploi.
Lieu de travail, espace de rencontres
Au rez-de-chaussée de la résidence sociale jeunes actifs, un espace de coworking a été imaginé par le Diocèse de Lyon, et se développe sur 1 niveau avec mezzanine.
Proche de la gare, cet espace de 630 m2 est accessible à tous et ouvert sur la ville. Il a été pensé pour rassembler autour du travail, créer un véritable lieu d’échanges professionnels et faire le lien avec les jeunes actifs, facilitant ainsi leur intégration par la voie professionnelle. « C’est un véritable lieu de partage et de réflexion avec des espaces distincts et des salles de réunions privatisables », explique Yvan Cartal. Pour aller plus loin dans cette logique de mixité et de rencontres, le hall de l’immeuble de bureaux voisin dispose également d’un espace de coworking, de 1 500 m2 de flex office, DENTRESSANGLE WORKPLACE et d’une conciergerie.
Conçu par Willmotte & Associés, l’immeuble de bureaux Part-Dieu Central de 8600 m2 se situe en fond de parcelle, entre les rues Bonnel et le Cours Lafayette.
Son architecture unique a été pensée en deux volumes posés l’un sur l’autre, en décalé, pour accroître la luminosité en partie supérieure et ménager des perspectives sur l’extérieur. Pierre Pigeon, Président du Groupe A+A-IFOP, a trouvé dans ce projet une vraie opportunité : « Notre implantation au sein de l’immeuble Part-Dieu Central, au cœur du hub de la Part-Dieu, va apporter à nos collaborateurs des conditions incomparables d’exercice de leurs missions à tout point de vue : accès, sécurité, qualité des espaces et des prestations. En somme, une nouvelle adresse au service nos ambitions. ».
Créer du lien en imaginant des lieux naturels et ouverts à tous
« Une ville plus solidaire, plus humaine, c’est une ville qui crée du lien entre ses habitants, une ambition qui est au cœur de l’ADN d’OGIC » explique Yvan Cartal. « Sur l’immeuble de logement, le socle actif au rez-de-chaussée propose des commerces et une offre de restauration qui contribuent à la vie de l’îlot, avec une hauteur de 7,5 m et une architecture pensée pour refléter un espace ouvert, qui crée de la convivialité et de la synergie ! ».
Pour favoriser ces rencontres, et comme nous le faisons sur tous nos projets, nous dessinons et préservons du « vide » au cœur des îlots, un moyen de faciliter l’appropriation et l’évolution des espaces. Dans cet esprit, nous avons imaginé une venelle arborée et piétonne, ornée de 3 œuvres d’art sérigraphiques et accessibles à tous en journée. Elle permet de mieux connecter la ville à l’îlot en donnant accès aux bureaux, à la chapelle et aux logements. Pour Marco Rossi Paysagiste, l’enjeu au cœur de cet îlot dense était de libérer le sol : pour cela, 5 fosses de 1.4 m de profondeur ont été créées pour parvenir à planter chacun des 25 arbres, sans pour autant perdre en espace de circulation.
Ce lieu de tranquillité a été conçu en contraste avec le dynamisme du quartier, comme un endroit pour ralentir accessible via de nombreux moyens de transport : tram, bus, métro, il est aussi ponctué de plusieurs locaux pour les deux-roues.
Pour prolonger cette atmosphère apaisante la nuit pour les usagers de l’îlot, nous avons aussi imaginé un éclairage suspendu, clin d’œil aux caténaires utilisées notamment par la SNCF. Tout l’éclairage de l’îlot s’adapte aux usagers avec une intensité tantôt forte, tantôt douce selon l’activité de l’immeuble : la nuit, le bâtiment de bureaux n’est visible qu’à travers ses éclairages intérieurs qui révèlent l’activité et évoluent aléatoirement.
La nature tient en outre une place importante dans ce projet. En plus de la végétalisation du cœur d’îlot, les toitures des 3 immeubles le sont également. Véritables jardins suspendus, ils permettent à tous les utilisateurs d’avoir une vue en plongée sur les différentes terrasses végétalisées et de s’y promener pour profiter de ces havres de nature.
Cette idée de refuge au cœur de la ville répond aussi à la demande du Diocèse du Lyon, qui souhaitait proposer un espace de calme et de recueillement avec la venelle et la chapelle installée en retrait par rapport à la rue de Bonnel. Une particularité qui lui confère une forme de mise à distance et, par son traitement et sa volumétrie singulière, renforce son intimité.
Bien que non soumise à une définition, la mixité urbaine a inspiré notre projet. À travers l’opération EMERGENCE LAFAYETTE, nous avons proposé notre propre définition à travers un projet ouvert sur la ville, harmonieux et mettant en avant une mixité d’usages.
En replaçant l’humain au cœur de cet îlot, nous voulons faire la démonstration d’une mixité urbaine capable de réconcilier les usagers avec la ville !